1. Présentation/morphologie :
Morelia tracyae ou
halmehara scrub python pour les anglophones, est une espèce très rare dans le milieu terrariophile, mais qui demande a être connue, tellement elle est intéressante.
Anciennement classée sous la sous-espèce Morelia amethystina tracyae, elle a été différenciée du complexe amethystina, et a été élevée au rang d'espèce en 2000.
Elle se différencie de son cousin améthyste, de par ses gros yeux oranges, et sa taille moindre, de l'ordre de 2.50/3.00 mètres, certains vont même jusqu'à 3.50 mètres.
Du fait de sa morphologie très "svelte" et de son cou très fin, la tête est bien démarquée du corps.
La coloration va du brun clair au brun foncé, avec des bandes ou taches plus sombre.
2. Répartition/biotope/mœurs :
Morelia tracyae est une espèce endémique, qui se trouve uniquement sur l'île d'Halmehara, elle même située dans l'archipel des Moluques, lui-même situé entre la grande île de Sulawesi, et la Nouvelle Guinée/Irian Jaya.
Île volcanique, Halmehara a une superficie d'environ 17000km°, en plus d'une population indigène indienne, l'île compte 180.000 habitants.
Elle est recouverte de forêts humides, où les tracyae, fortement arboricoles, vivent en parfaite tranquillité à la cime des arbres, où il trouve eau et nourriture toute l'année ; de fait, les tracyae ne descendent presque jamais au sol.
Totalement nocturnes, ils restent bien cachés la journée.
Ils se nourrissent exclusivement de chauve-souris géantes, qui fourmillent dans ces îles, parfois complétées par quelques volatiles ou rongeurs imprudents.
Quelques images de l'île :
3. Maintenance :
Très peu d'informations à se sujet, néanmoins de par sa zone de répartition, on peut en déduire une maintenance proche de celle de Morelia viridis.
Soit un gradient thermique de 26 à 30°C et une humidité relative élevée de l'ordre de 80% avec des pulvérisations quotidiennes recommandées.
Morelia tracyae n'étant, à ma connaissance, pas encore reproduit en captivité, on ne trouve que des spécimens prélevés dans leur milieu, avec toute les complications que cela implique : anorexie, parasitose interne/externe.... etc.... il faudra donc choisir des individus bien acclimatés et/ou jeunes. (les jeunes étant plus enclins à l'acclimatation).
Les tracyae sont dénués d'agressivité et il est tout à fait possible de manipuler des spécimens fraichement importés. Il faut cependant se méfier des dents qu'ils possèdent, étant, comme chez toutes les espèces arboricoles, longues et effilées.
Cette espèce étant très "timide" et très disposée au stress, il faudra éviter toutes manipulations inutiles, et leur fournir un espace très "touffu" avec une cachette en hauteur. Leur terrarium ne sera pas trop grand, ils seront moins stressés dans un petit espace, où ils se sentiront plus en sécurité.
Au niveau alimentation, les spécimens bien acclimatés, mangent sans problème des rongeurs, tandis que les individus plus difficiles se nourrissent de poussins ou autres volatiles.
Là encore, il faut éviter de stresser Morelia tracyae en insistant s'il refuse de manger, il n'est pas rare que des spécimens jeûnent pendant plusieurs mois.
Néanmoins, tout cela devrait s'arranger avec des spécimens nés en captivité....
quelques photos :
(photo et spécimen de matt)
(photo et spécimen de matt)
4. Reproduction:
Là aussi aucune donnée sur ce sujet, les variations de températures été/hiver, dans leur biotope, sont infimes, il faudra donc veiller à reproduire les saisons sèche et humide ainsi que les bonnes durées d'éclairage, pour espérer obtenir une reproduction.
5. Conclusion :
Une superbe espèce donc, curieuse et bonne grimpeuse, un rêve qui devient réalité en fait : la beauté de l'améthyste avec la docilité et une taille modeste en plus.
Mais, du fait de sa faible superficie, et de ses ressources en minéraux de toutes sortes, l'île d'Halmehara est aujourd'hui surexploitée. Les mines, l'agriculture, la prospection du bois, et l'explosion démographique, vont bientôt contraindre Morelia tracyae à disparaître comme il a toujours vécu : discrètement et sans bruit....