A peine le "beach-snake" dans un sac idoine, un gars vient me voir :
- "saya tahu di mana ular kobra" (je sais où il y a un serpent cobra).
- "sekarang ?" (maintenant ?).
- ya.
Banzai.
Nous voilà partis sur la plage. L'escorte s'agrandit au fut et à mesure que fuse la nouvelle.
On se retrouve près d'un puits de fosse septique entouré d'une masse de gens.
- "Ular di sini" (le serpent est ici).
On soulève la dalle. La bestiole est au fond d'un puits étroit. Sur un substrat séché de tout ce qui vient des chiottes désaffectées. Y'a des endroits plus sympas. Quoiqu'il en soit, hors de question de laisser l'animal là dedans.
Trop étroit pour descendre en toute sécurité. Un bambou plongé dans le trou s'enfonce sous la surface séchée. Définitivement pas question d'aller y prendre un bain...
Le serpent refuse de s'accrocher au bambou. Il se glisse contre les bords pour se cacher.
Je retourne à mon hamac récupérer la cordelette pour fabriquer un lasso.
Durant ce laps de temps et malgré sa vulnérabilité, personne ne songe à agresser le serpent prisonnier. Et aucune velleité de destruction n'est prononcée.
Braves gens !
Je suis rassuré que quelque part dans le monde, et malgré la réelle peur, un peuple ne pense pas systématiquement à détruire ce qu'il craint.
Les branches que je trouve ne sont pas très adaprées. J'abandonne l'idée.
J'essaye un système de pince avec un bambou fendu maintenu ouvert par un baton en travers et retenu par une cordelette.
Entretemps, un indonésien a repris l'idée du lasso. Il essaye pendant que je peaufine mon appareillage. Il sortira la bestiole le premier.
Voilà le résultat de la pêche :