quelques précisions:
640 tortues saisies, hier, dans les jardins de deux maisons à Béziers et, non loin de là, à Lignan-sur-Orb : il s'agit d'un des plus beaux coups de filet - ou plutôt d'épuisette - en matière d'infraction à la législation sur les tortues aquatiques et terrestres, espèces protégées.
Il a été réalisé par les services de l'office national de la chasse et de la faune sauvage et l'office national en milieu aquatique , police de la nature et de l'environnement, en coordination avec la gendarmerie de Murviel-lès-Béziers et la police de Béziers. Ont également été récupérés deux iguanes, quatre paons spicifères, en voie de disparition, une chouette hulotte et un wallaby. Tous, à part les iguanes, confinés dans la maison, s'ébattaient en liberté, sur 9 000 m 2 de terrain clôturé ou dans des bassins aménagés pour l'élevage et la reproduction. Dès 9 h du matin, deux équipes ont investi les propriétés, un peu à l'écart des communes et appartenant à un père de famille d'une quarantaine d'années. Lequel, selon ses premières déclarations, se savait en infraction, ne régularisait pas sa situation faute de temps et ne ferait que satisfaire une passion vieille de trente-cinq ans.
Il a fallu près de cinq heures pour récupérer, de l'eau jusqu'à la ceinture ou en ratissant le terrain, des spécimens d'une taille allant de la pièce de 2 € à des mastodontes de près d'un mètre d'envergure. Dont trois "tortues hargneuses", des aquatiques capables de couper le pied d'un enfant comme un coup de sécateur. Toutes ces tortues, même les terrestres, sont soumises à un certificat de capacité, sorte de permis de détention délivré par les services vétérinaires, ainsi qu'à une autorisation préfectorale. Les perquisitions ordonnées et coordonnées par le parquet de Béziers et le vice-procureur Henri Bec, chargé du droit pénal spécial, sont l'aboutissement de renseignements de pêcheurs ou de promeneurs intrigués par ces bassins.
L'enquête, confiée à la gendarmerie, permettra de déterminer l'origine des animaux, et s'ils étaient voués ou non au commerce. Pour l'heure, aucune poursuite n'a été engagée contre l'éleveur, qui encourt pour la détention illégale et le défaut d'agrément six mois d'emprisonnement et 9 000 € d'amende. Les animaux ont été recueillis par le zoo de Lunaret à Montpellier avant d'être dispatchés chez des éleveurs agréés