Selamat siang,
De retour d'indonésie, où je rêvais de rencontrer les grands pythons dans leur milieu naturel.
Reve échoué : aucun rencontré en liberté.
Je ne peux que témoigner du triste sort qui leur est réservé quand ils sont capturés.
***
Le matin, je suivais les traces d'un tigre "harimau", dans la région ouest de sumatra. Le sol délavé par les dernières pluies laissait voir des empreintes impressionnantes et les marquages de son territoire.
Meme au milieu de nulle part, les nouvelles circulent vite. J'avais fais savoir que je cherchais des serpents. Des chasseurs-fermiers passent chez notre hote et déclarent qu'un grand python a été capturé. Un beau : au moins 7 mètres. Jump !!! Equipés en quelques minutes, nous filons à travers la foret, les abattis, les ponts moussus au dessus des sungai (rivières) et les pistes forestières pour retrouver leurs scooters. Sur les pistes défoncées et la flotte qui tombe à seaux, nous filons vers le but de mon voyage.
Après 20-30 bornes, nous traversons un village. Un attroupement sous une tente en bâche :
L'espoir au beau fixe : la bestiole vient d'être capturée, voyons dans quelles conditions.
La désillusion frappe comme un coup de machette quand je trouve ça :
Un magnifique réticulatus croupit dans la boue. Sa cage est un cercueil de bois avec un grillage à poule fixé avec des clous retournés. Un pauvre canard miteux cohabite.
Le serpent n'a pas l'air en forme.
Les écailles sub oculaires, les rostrales sont toutes arrachées à force de se frotter contre le grillage.
Il semble etre là depuis quelques mois. Je demande qui s'en occupe et où est l'abreuvoir.
Réponse :
"Ah ? Ca boit ???"...
L'heureux propriétaire rattrape la lacune avec bonne volonté : il verse le contenu d'une noix de coco emplie d'eau sur la tete de la bestiole qui se dresse vers le filet d'eau, totalement assoiffée.
Je réclame un récipient pour le réhydrater.
Y'a pas.
Et où y'a donc ?
Faut aller acheter, mais y'a pas de sous. Mais le pot à offrande bien rempli destiné à faire payer les visiteurs ne semble pas etre là pour ça...
10 bornes de plus pour aller acheter un bac en plastique.
A mon retour, ils ont commencé à déclouer le grillage. Tout le monde se presse, tout excité : on espère un show de manipulation de bestiole. Ils vont déchanter.
Je passe la bassine sous le grillage et le positionne près du serpent qui ne réagit pas. On remplit. Le plus interessé est le canard.
La phase suivante consiste à drainer la boue liquide et puante qui imprègne le sol. Mon guide s'empare d'un outil et fait une tranchée à l'extérieur. Un autre creuse des sillons à l'intérieur de la cage à travers le grillage. L'eau se vide.
Le python n'a toujours pas réagi. Je vois mal sa tete. J'arrache quelques clous de plus pour accéder à l'intérieur. Mal placé, l'épaule coincée sous le grillage, je saisis l'arrière del a tête et le soulève.
Choc : la pauvre bestiole n'est pas prête à mordre :
Dernière phase de la stomatite : la forme ulcéro-nécrotique purulente.
Je suis atterré... pas de matériel pour la soigner.
J'avais engagé une négociation pour acheter la bestiole afin d'aller la relâcher dans la nature. J'abandonne.
A ce stade, l'animal est condamné.
J'essaye de faire avaler quelques rudiments de terrariophilie pour la prochaine victime -je me doute bien qu'ils n'ont rien à cirer d'une réflexion sur le fait de leur foutre la paix dans leur forêt -
Et je fiche le camp, le moral dans les talons.
J'en verrais un autre dans ces conditions, plus tard...