Une semaine, une espèce !

Semaine 4

Pseudocerastes urarachnoides, ou serpent à queue d'araignée, est une espèce fascinante qui présente comme particularité une excroissance caractéristique au niveau de la queue. Cette excroissance est utilisée comme leurre, pour attirer notamment les oiseaux insectivores et arachnivores. Vous l'aurez compris, cette protubérance, que dis-je, ce roc, cette péninsule, est l'imitation parfaite d'une araignée, tant dans l'apparence que dans le mouvement.





Une petite vidéo où l'on peut voir les comportements de chasse:




Lors de la collecte du premier spécimen, en 1968 (il n'avait pas été identifié comme espèce à part entière à l'époque), par W. et J. Street, les chercheurs avaient pensés en premier lieu qu'un Solifugae était accroché à la queue du serpent. Pour info, un Solifugae (camel spider), c'est ça (Il semblerait par ailleurs que les Solifugae ne soient pas des araignées, bien qu'ils appartiennent à la classe des arachnides) :





Voyant qu'il ne s'agissait pas de ce charmant animal, les hypothèses en faveur d'une tumeur, d'une malformation congénitale ou d'une infection parasitaire ont été privilégiées. C'est en 2001, à la découverte d'un second individu présentant cette même particularité, que l'espèce fut reconnue à part entière.





Ce serpent étonnant est présent dans les montagne de Zagros, à l'Ouest de l'Iran et certainement en Irak.
Il est nommé par les habitants "serpents-gypse", du fait que cette espèce se cache fréquemment dans les fissures des rochers de gypse. Son camouflage est par ailleurs très efficace, et il est pratiquement invisible sur cette roche...







Concernant les autres aspects de la morphologie, on peut souligner les écailles supra-oculaires très saillantes, et cette aspect "ébouriffé" commun à plusieurs Viperidae.





Je trouve ce type d'animal particulièrement fascinant. Je me suis découvert un réel intérêt, presque obsessionnel, pour les capacités de camouflage et de mimétisme de certains animaux. Avec celui-là, on est servi en la matière!

Semaine 5

Rhinobothryum lentiginosum (SCOPOLI, 1785)

Il appartient à la famille des colubridae. Concernant l'étymologie du nom, il semblerait que le mot « lentiginosum » signifie en latin « tâches de rousseur » ou « recouvert de lentilles ». On comprend assez bien pourquoi ce nom lui a été attribué.





Autre fait en lien avec l’apparence de ce serpent, il présente des pupilles elliptiques verticales. Ce qui remet (encore une fois ?) en cause le raccourci pupille ronde/colubridae, pupille verticale/vipéridae. Enfin peut-être que ces conclusions hâtives ne sont employées qu’en France, je ne sais pas.



C’est un serpent très fin, dont la tête est d’apparence assez reconnaissable, du fait des larges écailles bordées de blanc qui lui confère un air de tortue de mer. Il est de taille moyenne, avec une longueur de 135 cm en moyenne.



On le retrouve essentiellement en forêt amazonienne (Brésil, Venezuela, Guyane, Colombie, Bolivie, Equateur, Pérou, Paraguay).




C'est un animal aux mœurs plutôt nocturnes, avec des tendances semi-arboricoles. Sauf erreur de ma part, c'est d’ailleurs l’un des seuls serpents de type faux-corail qui ait ce mode de vie. Il se nourrit de lézards principalement, et d’autres proies arboricoles.

C’est un animal qu’on rencontre peu souvent. Les personnes ayant eu cette chance le décrive comme étant plutôt calme et coopératif lors des manipulations. En témoigne ce petit bonhomme qui manipule un spécimen sauvage :